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Débat électoral municipal sur le logement, l’alimentation et la santé mentale

9 octobre 2025
Débat électoral municipal sur le logement, l’alimentation et la santé mentale

Le mercredi 8 octobre, la Corporation de développement communautaire (CDC) de Laval a tenu un débat portant sur le logement, la sécurité alimentaire, la santé mentale et les services de proximité au Centre de congrès Palace, à Chomedey.

Le maire sortant et chef du Mouvement lavallois Stéphane Boyer, ainsi que le chef du Parti Laval et candidat à la mairie Claude Larochelle, ont accepté l’invitation que Frédéric Mayer, chef d’Action Laval, a, pour sa part, décliné.Notons d’entrée de jeu, que le ton et les échanges entre messieurs Larochelle et Boyer est demeuré cordial et sans acrimonie tout au long de ce débat attendu.

C’est le directeur général de la CDC de Laval, Marc Longchamps, qui a accueilli la foule, provenant de la centaine d’organismes membre de la Corporation, avant de présenter l’animatrice et modératrice de la soirée, Antonine Yaccarini, une analyste politique chevronnée habituée des médias.

Logement

Au fil du débat, le logement aura probablement été ce qui a retenu le plus d’attention.

Premier à s’amener au micro pour s’exprimer sur le sujet, le maire sortant Stéphane Boyer a bien fait la distinction entre les notions de logement abordable, qui est développé par un organisme à but non lucratif (OBNL), avec parfois une aide financière gouvernementale, mais en fixant des loyers sans un objectif de profit; comparativement au logement social, que subventionne largement les paliers gouvernementaux autant fédéral que provincial.

«Le logement social traditionnel subventionné fait partie de nos stratégies, de soutenir Stéphane Boyer. Pour aider nos organismes, nous avons une banque de terrains [achetés et réservés pour les organismes], le temps qu’ils montent leur projet. Nous avons lancé un fonds d’aide au démarrage (…) pour le logement social, pour financer les premières étapes [embauche d’architectes, plans et études] avant de déposer un dossier au gouvernement du Québec.»M. Boyer a affirmé que la Ville a soutenu tous les projets de logement social lui ayant été soumis, notant que 1078 logements sont ou seront réalisés, dont 68% sont sociaux.

«Même un couple de la classe moyenne peut ne pas avoir les moyens d’occuper un logement dit abordable, de répliquer Claude Larochelle. Mais ce dont on a vraiment besoin à Laval, ce sont des logements sociaux, en fonction de la capacité de payer des gens.»

M. Larochelle et le Parti Laval s’engagent ainsi à bonifier le fond de démarrage au logement social de 300 000$ à 500 000$ par année «pour renforcer la capacité de nos OBNL et coopératives à présenter des projets»; ainsi que la subvention non remboursable par projet de 50 000$ à 75 000$, soit «deux mesures concrètes» pour encourager le logement social.

Interrogés à savoir comment chaque parti compte utiliser les pouvoirs spéciaux cédés par Québec aux villes afin d’approuver plus rapidement certains projets immobiliers, Claude Larochelle a insisté sur la nécessité d’avoir des critères clairs et de faire preuve de transparence, tout en maintenant le focus sur le logement social.

Pour sa part, Stéphane Boyer a rappelé qu’une résolution a été adoptée pour encadrer ces pouvoirs qui ne peuvent être utilisés qu’en trois occasions: pour faire du logement social ou abordable; si le projet provient d’un OBNL; ou si c’est un projet qui offre une contrepartie au bénéfice de la communauté, tel un parc ou terrain pour y construire une école.

Santé mentale

Bien que la santé mentale ne soit pas une mission première des municipalités, ces dernières peuvent agir comme facilitateur, bien que ce soit une responsabilité provinciale, a confié dans un premier temps Stéphane Boyer.

En ce sens, à Laval, une Politique régionale de développement social (PRDS) a été mise sur pied, rassemblant les acteurs principaux en santé, politique, transport, sécurité publique, éducation, milieu communautaire, présents sur l’île Jésus.

Alors que Stéphane Boyer rappelait que la Ville a payé 100% d’un bâtiment destiné à devenir un refuge pour l’itinérance; Claude Larochelle affirmait que la santé mentale est l’affaire de tout le monde, dans les familles et les quartiers, et que dans un tel contexte, la Ville doit agir comme chef d’orchestre dans la proximité.«La Ville doit sensibiliser et offrir des formations à ses employés [œuvrant auprès de gens ayant des troubles mentaux]», de déclarer le candidat à la mairie du Parti Laval, en martelant l’importance primordiale des organismes communautaires dans la prévention et l’intervention en matière de santé mentale.Dans l’appui aux organismes, la Ville a créé un fond de 3 M$ pour ses organismes en développement social, a rétorqué Stéphane Boyer

«Ça ne touche pas uniquement la santé mentale, mais le but est de renforcer et solidifier nos organismes» de préciser le maire sortant de Laval, ce qui favorise les immobilisations (agrandissement de locaux), l’achat d’équipement (ex: véhicules pour popote roulante) et de formation, afin d’aider divers organismes.

Sécurité alimentaire

Alors que certains secteurs ont la réputation d’être des déserts en matière d’alimentation, les deux adversaires ont eu à partager leur point de vue et vision pour Laval.

Pour Stéphane Boyer, Laval opte de plus en plus pour un zonage mixte, alliant résidentiel, pôles d’emploi et offre commerciale, ce qui permet notamment d’accueillir une épicerie pour accéder à des aliments sains.

La protection de ce qui reste de terres agricoles et le frein au déboisement font aussi partie d’une stratégie de l’administration Boyer, tout comme l’autorisation de faire des potagers en façade et les politiques d’agriculture urbaine et communauté nourricière adoptées récemment.

Boyer a aussi mentionné que dorénavant, quand des projets industriels de grande envergure sont entamés, la Ville pourrait exiger que les toitures soient mises à profit, que ce soit pour installer des serres ou panneaux solaires, avec l’idée de récupérer des espaces naguère perdus pour combler des besoins, entre autres, alimentaires.«Nous, notre Laval, est un Laval de quartier, de proximité, et personne ne devrait avoir à prendre l’autobus pour s’acheter des fruits et des légumes, d’attaquer Claude Larochelle. Dans chaque quartier, on devrait avoir accès à une vaste gamme de produits alimentaires.»

Déplorant le retard lavallois en matière d’urbanisme, M. Larochelle convient que maintenant qu’il est possible de construire des unités d’habitation, il est nécessaire qu’on puisse aussi y mêler des services de proximité et, évidemment, «de véritables services alimentaires, pas juste un dépanneur pour les cigarettes et les chips; en plus de favoriser les marchés éphémères et mobiles avec des produits locaux.»

Quant à l’implication du secteur communautaire en sécurité alimentaire, Claude Larochelle croit à l’urgence de sécuriser le financement des organismes, entre autres, par le prêt de locaux sans nuire aux autres subventions.De son côté, Stéphane Boyer a voulu illustrer les actions de soutien déjà entreprises par la Ville sous sa gouverne, mentionnant plusieurs aides atteignant plusieurs dizaines de milliers de dollars à l’Association des popotes roulantes, au Panier de Chomedey, Relais communautaire, à Enfant d’Abord, en plus de deux budgets participatifs touchant un potager communautaire et une autre initiative en alimentation; sans taire le succès du Marigot Café et son Marigot Agricole, l’organisme ayant pu emprunter un terrain à la Ville afin d’y cultiver pas moins de 3,5 tonnes de légumes réutilisés dans la communauté, une initiative qui rayonnera au prochain Forum mondial d’économie sociale.

Par la suite, notons que les deux candidats à la mairie ont eu à répondre à une série de questions venues du public, avant de retourner à leur campagne électorale respective en prévision du scrutin tenu le dimanche 2 novembre.

Pour qui aimerait voir ou revoir dans son entièreté le débat de la CDC de Laval, celui-ci demeure disponible sur la page Facebook de l’organisme.

Source : Benoit LeBlanc, Courrier Laval


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